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Lettre 30

 Bonjour Mr Le secrétaire d’état, 

 

Assistante maternelle depuis 2 ans, ce métier je l’ai choisi par passion et par choix en connaissance des difficultés qu’il engendrait (mes tantes étant assistantes maternelles). J’ai fait le choix de ce métier, d’un salaire diminué de moitié (moitié du smic !) car j’avais mon fils de moins de 3 ans qui me prenait une place. 

Et il y a un an, arrive ce covid, l’inconnu pour tous, nous pouvons continuer de travailler dans le fond cela m’arrange déjà pour ne pas laisser tomber mes parents employeurs mais par crainte de perdre du salaire tout comme mon conjoint. Ma peur était fondée… mes collègues qui se sont arrêtées ont reçu une indemnité ! Pendant que tout le monde percevait le chômage à hauteur de 84% mes collègues ont reçu une INDEMNITE de 80% !!! Pourquoi ? sous quel prétexte notre profession (oui c’est un métier !) ne mérite pas les mêmes droits que les autres ? Cela ne s’est pas arrêté là, j’ai continué de travailler seule, plus seule que jamais face à un virus inconnu, mon fils et mon conjoint à coté, à être aux contacts de mes accueillis peut être porteur ou pas. La PMI ? disparue, le RAM ? disparu… un protocole ? non bien sûr aucun protocole pendant le confinement ! Par contre quand il a fallu en faire un pour rouvrir les crèches, d’un seul coup un protocole de 34 pages est arrivé ! 34 pages !!! Pendant un mois et demi j’ai travaillé sans, sans protocole, sans pmi, sans ram, sans protection…

 

Un an plus tard, notre métier est encore à nouveau si peu considéré. Mercredi est annoncé la fermeture des crèches et écoles, nous on se dit quoi ? qu’on continue comme pour les deux autres confinements. A non attendez, jeudi soir comme ça aux informations on apprend qu’on doit arrêter sans avoir concerter les syndicats ni nous prévenir et puis finalement à 23h machine arrière rien est acté ! Il aura fallu attendre le vendredi à 17hà 17h (vous savez l’heure où les accueillis commencent à rentrer chez eux avec la panique dans les yeux de leurs parents qui ne savent pas comment ils pourront travailler mardi) on est enfin fixé : on continue mais les parents doivent se responsabiliser si métier non prioritaires… Donc un parent qui télétravaille, un coiffeur, un autoentrepreneur se débrouille avec un enfant de moins de 3 ans ? 

Et nous, on se retrouve entre les deux, soit on perd du salaire et on laisse nos parents employeurs dans la panade, ah mais non ce n’est pas à nous de décider c’est aux parents employeurs ! je souhaite continuer de travailler et je conserve mon salaire toutes mes familles ont besoin de moi. Mais je pense à mes collègues qui ont peur pour leur santé ou celles de leurs proches qui doivent continuer la boule au ventre ou rentrer en conflit avec leurs parents employeurs ou celles qui se retrouvent à perdre du salaire alors qu’elles galèrent déjà à joindre les deux bouts (pour rappel au mieux on est à 4€ de l’heure, 4€ !!) débrouillez-vous, encore et encore !!! 




Je suis assistante maternelle, professionnelle de la petite enfance, je ne demande pas d’arrêter de travailler, je demande juste d’être considérée comme toutes les autres professions. Considérées et soutenues, premier mode de garde de France qui a été là depuis le premier confinement, qui a été l’oreille des parents, les bras de réconfort pour les touts petits face à cette situation. 

Prenez des décisions comme pour tous les autres métiers, considérez nous, répondez nous, reconnaissez nous, protégez nous !!!

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Lettre 35

  Bonjour Mr. le Secrétaire d’Etat,    Assistante Maternelle depuis 9 ans et fière de l’être et maman de 2 adolescents, je vous écris aujourd’hui avec une grande tristesse. Depuis mercredi dernier j’ai dû réorganiser mes journées pour pouvoir accueillir les enfants périscolaires qui me sont confies, jeudi 1er avril une bombe est tombé "Les assistantes maternelles ne pourront plus accueillir d’enfants pendants trois semaines , en cohérence avec les crèches" et là mon telephone n’arrête pas de sonner , au bout du fils pas 1 ni 2 mais 5 parents employeurs inquiets , vont-ils devoirs se mettre au chômage partiel pour pouvoir garder ses enfants ? Sont-ils prioritaires ? Comment vont-ils me payer ? Pleins des questions aux quelles malheureusement je n’ai pas des réponses et que je me pose moi-même ! En attendant, vendredi j’accueille les enfants avec un grand sourire mais avec la boule au ventre et une colère qui ne me quitte pas car je vais continuer à travailler ma