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lettre 26

 (sur l'air des copains d'bord)

Non ce n’est pas un coup monté 

Ni une caméra cachée 

Ça y’est c’est fait, ils ont tranché 

Écoles et crèches vont fermer.

Nous, ass mat, sommes sollicité(e)s

Pas le choix, on n’est pas confiné

On fait passer les enfants d’abord, les enfants d’abord...

 


 


Je n’suis toujours pas vaccinée 

Je n’suis pas votre priorité 

Ce virus, je n’veux pas l’choper

Pourtant j’veux travailler.

Mais prendre des risques pour mon foyer

Pas question d’nous mettre en danger

Mais j’fais passer les enfants d’abord, les enfants d’abord...


8h du mat’, j’attends Maé

1h après, il est arrivé,

Pas déjeuné, couche pas changée 

Papa, au chômage, va s’recoucher.

Je ne me sens pas respectée 

Je suis à 2 doigts de craquer

Mais j’fais passer les enfants d’abord, les enfants d’abord...


Pourriez-vous monsieur Taquet 

A nos employeurs expliquer 

Ce qu’est une extrême nécessité ?

Cela pourrait nous aider...

Car ass’ mat’, oui, c’est un métier,

Et beaucoup d’responsabilités 

On fait passer les enfants d’abord, les enfants d’abord...


D’un autre côté, il y a Chloé,

Son papa, lui, est infirmier,

Accueillir, j’lui ai proposé 

Mais il s’est arrangé...

Et maint’ant j’attends Timothé

Ses parents continuent d’bosser 

J’fais passer les enfants d’abord, les enfants d’abord...


Mes enfants m’attendent, ils sont prêts,

Dans l’bruit ils vont d’voir s’concentrer

C’te année, pour mes filles, c’est l’brevet

Mon dernier est en CP.

C’matin, pas l’temps d’aller s’prom’ner,

11h du mat’, j’suis débordée 

J’fais passer les enfants d’abord, les enfants d’abord...


Donc, voyez-vous monsieur Taquet, 

Cela fait plus d’un an qu’j’suis r’montée,

Salaire, vie d’famille impactés,

J’commence à flancher...

Des collègues ont démissionné,

D’autres ont des opinions divisées.

Mais on fait passer les enfants d’abord, les enfants d’abord...


Pour être une pro d’l’enfance dévouée,

Le soir, j’ai besoin d’me r’poser

Mais la desinf’ n’est pas terminée,

Mes enfants, pas couchés.

Aujourd’hui, je m’suis surpassée, 

Et demain j’dois tout r’commencer ...

Et à quand notre santé d’abord, notre santé d’abord?...




J’aurais pu parler des parents qui veulent nous déposer les enfants à la carte sans respecter le contrat, et sans prévenir de l’heure d’arrivée, tout en voulant utiliser le chômage partiel, à 80% bien sûr. 



Je ne parle même pas des parents qui attrapent le virus et qui rendent coupable l’assistante maternelle parce que, grâce à cette étude de l’Institut Pasteur, il semblerait qu’il y ait plus de chance d’attraper le virus chez l’assistante maternelle qu’en crèche (j’aimerais bien avoir les preuves d’ailleurs vu que très peu d’enfants, surtout de moins de 3 ans sont testés). Par contre, ça n’est jamais la faute des parents qui sont allés faire la fête le week-end sans masque chez des amis et qui l’ont refilé à tout le monde, dont l’assistante maternelle et sa famille. Au fait, si cette étude est basée sur du concret et de vrais chiffres (et non des suppositions), pourquoi prendre le risque de continuer l’accueil chez nous?...



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  Bonjour Mr. le Secrétaire d’Etat,    Assistante Maternelle depuis 9 ans et fière de l’être et maman de 2 adolescents, je vous écris aujourd’hui avec une grande tristesse. Depuis mercredi dernier j’ai dû réorganiser mes journées pour pouvoir accueillir les enfants périscolaires qui me sont confies, jeudi 1er avril une bombe est tombé "Les assistantes maternelles ne pourront plus accueillir d’enfants pendants trois semaines , en cohérence avec les crèches" et là mon telephone n’arrête pas de sonner , au bout du fils pas 1 ni 2 mais 5 parents employeurs inquiets , vont-ils devoirs se mettre au chômage partiel pour pouvoir garder ses enfants ? Sont-ils prioritaires ? Comment vont-ils me payer ? Pleins des questions aux quelles malheureusement je n’ai pas des réponses et que je me pose moi-même ! En attendant, vendredi j’accueille les enfants avec un grand sourire mais avec la boule au ventre et une colère qui ne me quitte pas car je vais continuer à travailler ma